

Vivre poétiquement sur terre
"Des objets familiers chargés affectivement de souvenirs et de tendresse sur une tablette de cheminée ; des personnages enfermés dans une solitude qui n'est pas sans rappeler une certaine déréliction peinte par Hopper (un café à New-York, hommage sobre au maître) ; un coiffeur à Londres au bout d'une ruelle, lumière jaune et reflets dans les miroirs, solitude et absence.
Véronique Loquet peint le réel (un peu comme le faisaient les « intimistes verviétois », Maurice Pirenne par ex) dont la richesse de vues est inépuisable et qui n'a nul besoin d'arrière-monde. Elle saisit le « juste temps » ou l'occasion favorable (cf. Nietzsche et Jankélévitch à propos du Kairos ou du « le je-ne-sais-quoi et le presque rien dont Véronique Loquet se sent proche). Le monde prend la forme de son regard et ce qui était à première vue banal, quotidien, sans histoire s'en trouve transfiguré tout en n'étant rien d'autre que ce qu'il est, mais nous le voyons et le regardons enfin grâce au travail de l'artiste. L'occasion juste (une lumière, un moment, une perspective,...) est une aventure dit-elle et elle peint cette profusion de moments singuliers, cette réserve infinie de vues."
Pierre Kutzner
Ma démarche n'est autre que cela; vivre poétiquement sur terre (Hölderlin), être moi-même et pousser ce moi le plus loin possible... et garder quelques traces, picturales, de cette Aventure. Rester émerveillée, restée éveillée, et essayer de rendre l'émotion suscitée par la vue d'un visage, d'un paysage, ou de la lumière tombant sur quelques objets familiers.